Sur la route, juste avant Phnom Penh et les usines de textile dont se déverse toute la population du monde à 5h du soir. Il y a des maisons de pêcheurs au bord du lac. En saison sèche il n’y a pas de lac, seulement des rizières d’un vert profond en contre-bas des étangs d’élevage, et des maisons très très haut perchées sur leur pilotis.
Il y a les grandes villas en béton qui dominent les cabanes en bois et en tôle ondulée, des perches de bois si fines qu’on se dit que le Grand Méchant Loup n’aurait qu’à pêter un coup pour les faire s’envoler.
Ils construisent une autoroute à la lisière des maisons. La route à été remplacée par… rien. Les baraques sont isolées dans de grands monceaux de terre, recouvertes de poussière rouge. Certaines ont déjà été abandonnées et se tiennent à moitié éventrées, solitaires et misérables comme l’antre d’un ogre.
Les grands pans de route dammée sont bourrés d’enfants qui jouent au foot. Ils dévalent les pentes de terre à toute vitesse sur des vélos précaires. Les familles se rassemblent autour d’un feu sur un amas boueux plus ou moins plat pour le dîner. Il faut traverser la rizière et escalader 4 à 5 mètres de pilotis pour rentrer dormir chez soi. Parfois il est plus simple de vivre dehors.
On passe une mosquée ensevelie sous les caillous de la route. Le soleil couchant se reflète rouge sur les rizières grises. Tout est étrangement ralenti, presque figé, alors que nous frôlons les motos à toute allure.
Plus loin le gros ventre grouillant de la ville nous attend.